Portraits de sportive. Anne POIRIER, le yoga : une bulle pour soi | Concarneau

Comment faire du sport quand on est maman solo avec deux enfants, et que l’on travaille ? Sur la pause de midi, dans son quartier, Anne a trouvé sa bulle. Un lieu où elle peut déplier son tapis de yoga et faire le vide. Un temps zen si précieux dans un emploi du temps serré et une vie chargée de responsabilités. Alors, son esprit peut voyager de nouveau, elle qui a vécu dix ans à l’étranger.

Nom : POIRIER

Prénom : Anne

Âge : 42 ans.

Signes distinctifs : Nomade dans l’âme, Anne aime voyager. Elle a vécu pendant dix ans en Amérique centrale et latine.

Sport pratiqué : Le yoga.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis installée en Bretagne depuis quatre ans maintenant. Ce qui m’a amenée ici, c’est un retour en France, depuis 7 ans. J’ai vécu pendant 10 ans en Amérique centrale. J’y suis allée au départ pour faire un stage dans le cadre de mon master de Français Langue Étrangère. J’ai eu mes deux enfants là-bas. Leur père est guatémaltèque. Il fait de l’artisanat, j’ai découvert son art et je suis tombée amoureuse de l’Amérique centrale et de l’Amérique latine. J’ai beaucoup voyagé. Puis ce fut le retour en France, la reconstruction. Cela fait maintenant quatre ans que je suis en Bretagne. Je me suis rapprochée de mon frère qui habite Concarneau depuis un certain temps. Sinon, je suis originaire de Charente. Quand je suis revenue de l’étranger, je suis tout d’abord allée en Charente, dans les terres, mais j’ai ressenti le besoin de me rapprocher de la mer. Je suis arrivée peu de temps avant le Covid. Les débuts ont été un peu compliqués, pour parvenir à me faire du réseau, professionnellement. Petit à petit, je me suis progressivement adaptée. Je continue mon activité d’artisanat. En 2016, j’ai créé ma micro-entreprise, « Arcoiris (arc-en-ciel en espagnol) de fils ». Je crée des bijoux en macramé et pierres naturelles et j’expose lors de marchés, festivals… Parallèlement, je travaille avec les enfants, je suis AESH (accompagnante d’élèves en situation de handicap) sur l’école du quartier de Kerandon. Le quartier est souvent stigmatisé et n’a pas bonne réputation, mais c’est un endroit plutôt agréable à vivre, plutôt calme. C’est très multiculturel, à l’école il y a beaucoup d’enfants avec des nationalités très différentes. Je trouve que cela crée une richesse. J’aime bien m’intégrer dans le quartier. Ma fille fréquente le Konk Ar Lab qui est une association située dans le quartier, aussi. Je trouve qu’il se passe pas mal de choses. C’est plutôt chouette. On a la mer à côté. Et Concarneau n’est pas une grosse ville.

Quelle est votre pratique sportive ?

J’ai fait pas mal de sport quand j’étais petite, j’ai beaucoup changé de pratique. J’ai fait pas mal de danse, de gym, de la natation synchronisée, du basket. J’ai découvert de nombreux sports. C’est quelque chose qui a été régulier et présent dans ma vie.

J’ai découvert le yoga quand j’habitais en Ariège, en 2006. Une amie s’était lancée pour faire des cours de yoga. Elle revenait d’Inde. C’est comme cela que je suis devenue une adepte.

Le yoga est une discipline assez variée et complète, avec de la respiration, de la médiation. On a souvent une image du yoga où on est posé, à faire « mmmmm » avec sa bouche. Non, cela n’a rien à voir ! Il y a beaucoup d’étirements, de travail sur la souplesse. C’est très complet.

J’ai rencontré des professeurs qui avaient des approches différentes. Ce sport est très varié selon les pratiques. Moi, je pratique une fois par semaine avec l’association La Balise, le lundi entre midi et deux. On est en salle, en petit groupe. Là où j’habite, j’essaie toujours de trouver un cours de yoga. Ce n’est pas toujours possible, car souvent les activités de bien-être sont assez chères. Avec La Balise, les cours sont accessibles financièrement. La professeur actuelle aime beaucoup le qi gong, elle mélange avec le yoga égyptien. C’est très varié. Elle travaille beaucoup les contractions des muscles, en début de séance puis on passe sur des phases de détente, puis différents étirements.

 

Que représente le sport pour vous ?

C’est un moment de détente, un moment pour soi. Ça permet aussi de rencontrer d’autres personnes, de prendre soin de son corps. Ces moments-là sont rares. La souplesse, et tous les exercices de respiration aident à avoir plus conscience de son corps au quotidien, de sa respiration, de comment on se sent. Tout le monde se sent très bien après la séance. J’aime beaucoup ce sport très complet, parmi tous les sports que j’ai pu pratiquer, c’est celui où lorsque je vais sortir du cours, je vais me sentir très profondément détendue. J’aime l’esprit qui va avec le yoga, prendre soin de soi, le respect envers soi, envers les autres, la conscience de nous. C’est un petit moment bulle.

J’essaie de pratiquer le yoga seule chez moi. J’ai des périodes où j’y arrive mieux que d’autres. Je suis bien prise avec le travail, les enfants dont je m’occupe seule. C’est difficile de le faire seule. C’est une habitude à prendre, mais ce n’est pas toujours évident de se dégager ce temps-là à la maison. Alors que si on va à l’extérieur, on est obligé de prendre cette coupure-là pour soi.

« J’aime l’esprit qui va avec le yoga, prendre soin de soi, le respect envers soi, envers les autres, la conscience de nous. C’est un petit moment bulle. »

À l’avenir, quelles évolutions liées au sport aimeriez-vous voir se développer ?

Je trouve que sur Concarneau, il y a pas mal de choses offertes. Les mercredis après-midi, il y a le « Si t’es sport quartiers », que ma fille fréquente. Je trouve cela chouette pour les enfants. Des éducateurs sportifs les reçoivent dans le gymnase du collège des Sables Blancs et ils font des activités avec eux, au choix, comme le ping-pong, la gym… C’est gratuit. Il n’y a pas obligation d’y aller tous les mercredis. Ils viennent quand ils veulent. C’est libre.

À l’avenir, on peut souhaiter que les associations comme La Balise soient plus nombreuses ou aient plus de moyens. Ils ont des listes d’attente, tout le monde ne réussit pas à avoir une place comme il voudrait. Sinon, les licences sont assez chères… Ce que j’aimerais, maintenant que mes enfants sont plus grands, c’est de pouvoir me libérer sur une activité en plus, comme le volley, un sport collectif, ou de la danse africaine. Peut-être l’année prochaine.

« Pourquoi ne pas imaginer une garde d’enfants pendant que les mamans vont faire du sport ? On pourrait envisager une organisation plus collective à ce niveau-là… »

C’est toute une organisation pour y aller. Avec les devoirs, le diner, ce n’est pas possible de laisser mes enfants seuls. Quand on est maman solo, il faut faire garder les enfants, c’est plus compliqué, cela demande un budget. Alors, pourquoi ne pas imaginer une garde d’enfants pendant que les mamans vont faire du sport ? On pourrait envisager une organisation plus collective à ce niveau-là… Parce qu’on se retrouve bien isolée… Le yoga, je peux me le permettre parce que c’est entre midi et deux, je prends ce temps sur ma pause du travail.

Propos recueillis par Marie Fidel

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