Portraits de sportive. Annie CONTIN, la retraite active, le sport comme médicament | Laval

Il y a deux ans, Annie Contin aborde la retraite après avoir travaillé 42 ans dans le même centre commercial en tant que vendeuse textile. En 2022, elle découvre Le Palindrome, un centre multi-activités créé dans les murs de son ancien centre commercial, où elle rencontre Youssef Wahid, Référent Sport Santé Insertion. Celui-ci développe depuis 2015 un dispositif d’ateliers sportifs inclusifs visant à favoriser le lien social et le bien-être des usagers. Annie s’engage alors avec bonheur dans une pratique sportive hebdomadaire assidue.

Nom : CONTIN

Prénom : Annie

Âge : 64 ans

Signe distinctif : Née sous le signe du Scorpion, elle aime cette figure astrologique car il évoque des gens au caractère fort mais très gentils, comme Lino Ventura. Elle a souhaité se faire tatouer un scorpion sur la jambe, un acte fort qui l’a fait revivre.

Sports pratiqués : Natation, rameur, marche à pied, vélo, Annie pratique également assidûment les cours de musculation douce, step et cardio, dans le cadre de cours collectifs.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Annie, je suis née à Cancale en Ille-et-Vilaine. J’ai passé toute ma vie ici, à Laval. A 16 ans, j’ai fait un CAP de vendeuse en textile et aussitôt après, je suis rentrée au Centre Leclerc en tant que vendeuse dans le textile. Le Centre Leclerc se situait ici, au Palindrome. J’ai passé 20 ans ici avec les parents Jaud qui géraient le centre, c’était vraiment un esprit d’équipe. Après, on est allés juste en face, rue de la communauté. Et ce sont les enfants Jaud qui ont repris. Il y a eu l’informatique, les choses ont changé. Mais j’ai passé de bons moments. Je suis toujours restée dans le même rayon parce que j’adore la toilette. Le textile, c’est tout pour moi. Ma maman faisait de la couture, tricotait beaucoup, j’ai dû garder ça d’elle. J’ai passé 42 ans au Centre Leclerc. J’ai eu un fils à l’âge de 30 ans. Il y a eu des hauts, il y a eu des bas, ce n’est pas évident quand on élève un enfant toute seule. Et j’ai été à la retraite en 2021. Quand je travaillais, je faisais beaucoup de piscine parce qu’on a une superbe piscine à Saint Nicolas. Et je marchais beaucoup. Quand je suis arrivée à la retraite je me suis dit : « Annie, tu vas au centre-ville, tu marches, tu vas à la piscine, c’est bien, mais il faut faire autre chose. » Et puis, il y a eu des portes ouvertes ici, et j’entendais toujours parler de Youssef. J’y suis allée, j’ai rencontré Youssef. Je lui ai dit : « Il paraît que tu fais des activités ? ». Il m’a dit : « Ecoute, lundi matin, tu t’habilles en sport et puis tu viens à 9h30 ». J’y suis allée, et je n’ai pas arrêté. J’ai commencé il y a un an et je vais re-signer !

Quelle est votre pratique sportive ?

Le lundi matin, on va dans la salle, on fait de la musculation, du step, du cardio, des abdominaux. On fait selon ce que l’on peut faire, il n’y a rien d’imposé. Le mardi après-midi, je viens 1h, le jeudi 1h30 et le vendredi aussi. Et en plus, je fais de la piscine, ça détend. On est plus de 40 à venir ici dans cette salle, de tous âges, avec beaucoup de personnes âgées. Youssef a réussi à récupérer des vélos, d’autres rameurs, plein de choses. Il est très à l’écoute et ça, c’est très important. Par rapport à une salle classique, il y a un lien qui s’est formé. On peut communiquer avec lui, parler de nos problèmes. Ce n’est pas comme dans une salle de sport où les gens regardent comment les autres sont habillés. Ici, on met de la musique, on chante, on fait notre sport en même temps. Ici je suis bien.

« Youssef est très à l’écoute et ça, c’est très important. Il y a un lien qui s’est formé. On peut communiquer avec lui, parler de nos problèmes. »

En plus il m’a apporté une autre chose que je n’aurais peut-être jamais fait de la vie. L’autre jour, il m’a proposé d’aller dans une école pour accompagner des enfants de 6 à 9 ans à vélo. On est partis avec des enfants qui venaient d’apprendre à faire du vélo, il manquait de parents pour les accompagner. Les enfants étaient heureux et moi j’étais heureuse de leur faire plaisir.

Que représente le sport pour vous ?

Ça me permet de m’entretenir. Si mes parents avaient fait un peu plus de sport, ça les aurait peut-être prolongés un peu, mais avant, on ne parlait pas du sport de la même manière. Moi j’incite les gens à y aller. J’admire les personnes qui viennent et qui sont plus âgées, elles ont de la volonté, je trouve que c’est beau. Ce que je préfère, c’est le cours du lundi, c’est de la musculation douce. Vous commencez avec ça le lundi matin, vous êtes en forme pour la semaine. Ça me calme, ça m’apaise, je suis bien après. Au début on a mal parce qu’on n’est pas habitués à faire certains mouvements mais après ça va très bien, et on n’a pas besoin d’aller chez le kiné ou chez le médecin. C’est Youssef le médecin (rires). J’ai envoyé à mon fils et à mon petit-fils des photos que j’ai prises ici, et mon fils s’est mis au sport. Il s’est dit : « Ma maman, ce qu’elle fait à 64 ans, c’est pas mal ! ». Je m’étais fâchée un peu avec lui pendant un laps de temps et quand il m’a revue, il a vu que j’avais changé, que je m’étais mise au sport, que j’étais plus calme. On peut communiquer ce qu’on fait avec nos enfants et nos petits-enfants. Quand je leur envoie des vidéos, ils sont contents, ils voient que je ne m’ennuie pas.

« La piscine, j’appelle ça mon club Med, et le centre multi-activités, c’est un médicament. »

La retraite ce n’est pas fait que pour se lever le matin, manger à midi, et regarder la télé. Il y a plein d’autres choses à faire, d’autres possibilités, surtout à Laval. La piscine, j’appelle ça mon club Med, et ici c’est un médicament. Quand je vais me coucher le soir, généralement vers 21h, je dors bien parce que je me suis bien dépensée. J’ai mes amis d’ici, des amis de la piscine. A force d’y aller, on sympathise avec les gens, et ça c’est super chouette.

À l’avenir, quelles évolutions liées au sport aimeriez-vous voir se développer ?

Comme le disait Monsieur le Maire, beaucoup de choses ont déjà été faites. Ici, c’est presque gratuit et on fait ce que l’on veut. On a la possibilité de venir quatre fois dans la semaine, qu’on ait un petit ou un gros budget. Pour la piscine, j’ai un tarif retraité, autant en profiter. Il faut que les gens se renseignent et profitent de toutes ces occasions. C’est dommage qu’il n’y ait pas plus d’informations sur le sport, sur le fait qu’il faut en faire. Ça commence à venir. Je trouve que le sport, ça aide au niveau de la santé. Ce serait bien que plus de personnes passent cette porte. La retraite c’est beau, mais il faut s’occuper, il ne faut pas rester sur le canapé. Moi j’ai trouvé mon bonheur. J’aimerais que tous ceux, qui voudraient venir mais qui n’osent pas, et bien puissent venir, et trouvent leur bonheur comme j’ai trouvé le mien.

Propos recueillis par Claire Gadebois

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