Portraits de sportive. Maryse JAÏN, un planning sportif qui roule ! Quimper

Dans l’agenda de Maryse, il y a du sport chaque jour : marche, marche nordique, danse bretonne, taïso, sport santé, self défense, sans oublier le vélo, qu’elle ne raterait pour rien au monde. Attachée à son club le CRQC (Cyclo Randonneurs Quimper Cornouaille), Maryse pédalait déjà quand elle travaillait à la Poste. Aujourd’hui, la jeune retraitée recherche dans le sport un équilibre et surtout le plaisir d’être ensemble, au grand air. Une dynamique de groupe qui n’existerait pas sans les associations.

Nom : JAÏN

Prénom : Maryse

Âge : 65 ans.

Signes distinctifs : Son caractère facile, sa sociabilité, son goût du plein air et du sport en groupe.

Sport pratiqué : Le vélo.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis arrivée à Quimper en 2000, dans le quartier de Penhars-Kergestin. Je suis native de Quéménéven, à 15 kilomètres d’ici. J’ai fait toute ma carrière à la Poste, à partir des années 80. J’ai travaillé comme facteur en vélo à Paris, puis j’ai été mutée ici à Quimper où j’ai travaillé pendant 6 ans, toujours en vélo. Je n’ai jamais quitté le vélo ! Quand mon fils est né, mes horaires de travail n’étaient plus compatibles. Je désirais deux enfants, alors j’ai passé le concours de receveuse rurale. J’ai été nommée comme cheffe d’établissement du côté de Poitiers, puis dans le Nord-Finistère et dans la presqu’île de Crozon. Après 11 ans, j’en ai eu assez de cet emploi, trop prenant. J’ai donc réintégré les services en 2000, nommée ici à Plomelin. J’ai cherché un logement sur Quimper et trouvé cet appartement proche des écoles qui m’a permis d’aller travailler à 6 h tout en élevant mes enfants. Je me plais ici. J’ai retrouvé le vélo, une semaine sur deux, puis il a fallu choisir de nouveau entre le guichet et la distribution. La Poste, comme toutes les grandes entreprises, ce sont des réorganisations perpétuelles. J’ai été nommée au bureau de Poste centre à Penhars, pour être affectée sur tous les postes de travail y compris le bureau de Kermoysan, Plomelin, Pluguffan et Plogastel-Saint-Germain. C’est agréable de vivre dans le quartier dans lequel on travaille. Les gens me connaissent. Quand je suis tombée en panne, j’étais surprise de voir quelqu’un venir tout de suite. Je l’ai remercié et il m’a dit : « Vous étiez gentille à la Poste ». C’est le bon côté du quartier.

Quelle est votre pratique sportive ?

Quand j’étais petite, j’aimais être dehors, courir. Lorsque je suis devenue facteur, je me suis mise à la course à pied. J’ai fait des semi-marathons. J’avais ça dans le sang ! Arrivée à Quimper, j’avais beaucoup de choses à gérer. Je me suis libéré du temps le samedi après-midi, pour faire de la marche avec l’amicale laïque de Plomelin. Aujourd’hui, je suis à la retraite, et quand je regarde mon agenda, c’est varié : le lundi, je fais de la danse bretonne avec l’A.R.P.A.Q (Association des Retraités et Personnes Agées de Quimper), le mardi la gymnastique volontaire puis la marche avec l’Amicale Laïque. Je fais aussi de la marche nordique avec eux. Le jeudi, c’est sport santé avec la Maison pour tous. Je découvre toutes formes de sports grâce à eux. Je me suis inscrite au taïso et au self-défense, avec le dojo de Cornouaille, le samedi après-midi. J’ai fait mes exercices avec un enfant de 12 ans, cela m’amuse. Je fais beaucoup de sports, mais du vélo principalement. En 2006, une fille passionnée de vélo m’a proposé de venir à un cours débutant. J’avais fait 20 ans de vélo à la Poste, dans ma carrière, avec des charges lourdes, sans batterie… mais j’ai décidé d’essayer quand même. Cela n’a rien à voir de faire du vélo de cette façon, en loisir. J’y ai pris goût. Depuis, me voilà dans le club CRQC. Toutes les semaines, ce sont des parcours différents, de 40, 60, 80 kilomètres. Il y a quatre groupes : détente, cyclo-randonneurs, cyclotouristes et sportifs. Sur 160 adhérents environ, nous sommes une quarantaine de féminines. On se retrouve toujours à la Maison du vélo, place de la Résistance, le dimanche matin et le jeudi après-midi.

Que représente le sport pour vous ?

J’ai grandi à côté de Quimper, mais à l’époque, on ne bougeait pas tellement, à part à la plage. Quand j’ai travaillé comme factrice, j’avais deux enfants et pas beaucoup de temps en dehors du travail. Alors le vélo me permettait d’être dehors, de faire une activité physique tout en travaillant. C’était un besoin psychologique. En marchant avec l’amicale laïque, j’ai trouvé des oreilles, de l’écoute, de la gentillesse. Je ne me vois pas vivre sans sport. Je n’aime pas rester chez moi. Il y a des moments, on a des coups de blues. Je recherche toujours les groupes, la convivialité dans le sport. C’est un plaisir fou de retrouver des gens le dimanche matin et de rouler en bord de mer. On sent les personnes épanouies, contentes d’être là. Ça aide à ne pas trop s’attarder sur soi.

« Je recherche toujours les groupes, la convivialité dans le sport. C’est un plaisir fou de retrouver des gens. On sent les personnes épanouies, contentes d’être là. Ça aide à ne pas trop s’attarder sur soi. »

En arrivant ici, le vélo m’a permis de connaître tout le pays bigouden. Quimper est très bien situé. Les circuits peuvent partir du côté de Concarneau, Penmarc’h, Edern, Briec, Tréfeuntec, Saint-Anne La Palud… C’est chouette ! En vélo, on ne voit pas les choses de la même façon qu’en voiture. C’est le bonheur. J’ai fait Quimper-Paris en 2012, avec « Toutes à Paris », organisé par la Fédération française de cyclotourisme. 3 000 femmes se sont retrouvées là-bas. Après, j’ai participé à Brest-Strasbourg en 2016. C’était un défi. J’ai fait aussi les semaines fédérales. Ma dernière année de travail, toutes mes vacances étaient tournées vers le vélo.

À l’avenir, quelles évolutions liées au sport aimeriez-vous voir se développer ?

Depuis que je suis à la retraite, je me rends compte que le corps a ses limites. À 65 ans, on ne fait pas du sport comme à 55 ans. Je fais attention parce que l’année dernière, j’ai eu un coup dur : une fracture de fatigue, au bras. Cela m’a fait voir les choses différemment. Mais je n’ai pas trouvé le temps long, j’ai continué à faire du vélo électrique, le temps de guérir. J’ai changé ma façon de faire et trouvé un meilleur équilibre. Je veille à laisser des creux dans mon agenda. Il faut savoir s’écouter. Je vais aux activités si j’ai envie. Je ne m’oblige plus. La seule chose sacrée, c’est mon vélo le dimanche matin. Et ma petite fille, qui passe en priorité.

« Depuis la retraite, j’ai changé ma façon de faire. J’ai trouvé un meilleur équilibre. Il faut savoir s’écouter. »

On essaie d’ouvrir le club à tout le monde. Chacun va à son allure. Tous les sports sont adaptables, même aux personnes qui vieillissent. Et grâce aux associations, ils sont financièrement accessibles. Un sujet nous questionne, dans les associations, ce sont les groupes WhatsApp. Ils peuvent être stimulants, et utiles pour échanger et se retrouver, mais il faut une coordination pour être sûr d’intégrer tout le monde. Sinon, la dynamique associative se délite. Un autre défi est de garder l’investissement des bénévoles, parce que c’est essentiel !

Concernant le quartier, le secteur de Penhars est immense et l’un des plus beaux de Quimper, très verdoyant, avec ses bois et le chemin de halage. La ville a beaucoup investi dans le quartier et dernièrement refait les routes adaptées aux piétons et pistes cyclables. Nous rencontrons beaucoup de randonneurs et vététistes, c’est une évolution positive.

Propos recueillis par Marie Fidel

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