Portraits de sportif. Rayan AHL LAMARA, le sport qui rassemble | Saint-Brieuc

Pour Rayan, le sport rime d’abord avec l’enfance et l’amitié. Également la famille, car c’est à son grand-père qu’il doit ses premiers crampons et licences de foot. Le ballon toujours au pied depuis ses premières années, Rayan se pose la question de faire du foot son métier, au lycée. Mais il prend conscience qu’au-delà de sa passion pour le foot, c’est le pouvoir rassembleur du sport qui l’intéresse. Alors à 20 ans, il décide de se former comme éducateur sportif, au sein de son quartier d’origine, La Croix-Saint-Lambert. Sans bien sûr, lâcher son club et son ballon.

Nom : AHL LAMARA

Prénom : Rayan

Âge : 20 ans.

Signes distinctifs : Petite « pile électrique », Rayan aime s’amuser et faire rire son entourage.

Sport pratiqué : Le football

 

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis né à La Croix-Saint-Lambert, à Saint-Brieuc. La famille de ma mère vient d’ici. Du côté de mon papa, ils sont tous au Maroc, j’y vais souvent. À mes 6 ans, je suis parti aux Villages, le quartier où vivait ma grand-mère. J’y habite toujours. À l’école, j’ai rencontré la plupart de mes amis actuels. On était une bonne bande, on s’amusait bien. Un terrain de foot nous suffisait. On était au stade « PK » (Pierre Kergroas) tous les jours : des heures à jouer, à s’allonger, à parler, reprendre le ballon, faire des batailles d’eau. Cet endroit était important pour nous. Je suis parti ensuite au collège dans la commune de Ploufragan, parce qu’ils avaient une section sportive de foot. J’ai fait mes 4 ans de sport-étude, c’était assez chargé. Cela m’a beaucoup plu. J’étais content d’avoir fait ce choix-là. Je suis ensuite revenu aux Villages, au lycée Jean Moulin. Après un bac professionnel en gestion administration, pendant 3 ans, j’ai eu du mal à choisir mon orientation. J’étais celui qui ne savait pas quoi faire de sa vie, je me posais beaucoup de questions. Je me suis dirigé vers un BTS Support à l’action managériale, qui ne m’a pas plu. J’ai arrêté en milieu d’année. Je restai à ne rien faire. J’ai essayé de travailler à droite à gauche. J’ai eu le temps de réfléchir à ce qui me plaisait pour plus tard. Et j’ai choisi une formation de BPJEPS (brevet professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et du Sport), option activités physiques pour tous. Cette année, je suis en pratique, en alternance avec l’association Le Cercle de La Croix-Saint-Lambert. En même temps, je suis en formation à l’IBSA de Loudéac.

 

Quelle est votre pratique sportive ?

Petit, j’avais sans cesse un ballon au pied. Mon grand-père a pris la décision de m’inscrire en club, à mes 4-5 ans. Depuis, j’ai pratiqué du foot en club sans interruption. Mon grand-père a toujours été derrière moi. Mes premières paires de crampons, c’est lui. Mes licences aussi. Il était très fan du foot. Il m’a communiqué sa passion. On m’a toujours mis dans le bain de réussir au foot, d’essayer de gravir les échelons pour jouer à un haut niveau, avec des compétences à acquérir continuellement. J’ai toujours été sur ce côté compétition. J’ai eu la chance, avec le foot, de pouvoir faire des voyages, d’affronter de grosses équipes professionnelles. Quand j’étais en sport-étude au collège, ils regroupaient les meilleurs joueurs de Bretagne, avec la Ligue de Bretagne. On est partis au Pays de Galle. On était une équipe de région et on affrontait une équipe nationale. Ce sont de très bons souvenirs. J’ai presque toujours joué au meilleur niveau de mes catégories en étant jeune. Je suis passé par le Gazélec, maintenant fusionné à la Ssop, un club de Ploufragan qui n’existe plus. Vers mes 10 ans, je suis passé au COBSP, qui est le club des Villages. J’ai fait deux années là-bas et j’ai rejoint le Stade Briochin, le gros club de la ville, de mes U13 à ma première année de senior, presque 7 ans. J’en garde beaucoup de souvenirs, des tournois à l’international. Ça a été un bon parcours. Je suis retourné au COBSP. Je suis enseignant là-bas, en régionale 1. En dehors de ma formation, je passe une dizaine d’heures par semaine sur un terrain de foot, à jouer. J’ai trois séances d’entraînement par semaine et match le week-end. Le foot prend encore beaucoup de place dans ma vie.

« Mon grand-père a toujours été derrière moi. Mes premières paires de crampons, c’est lui. »

Que représente le sport pour vous ?

Le foot a toujours été une passion, mais il me fallait un plan B. J’avais ma famille derrière moi, je n’aurais jamais pu arrêter l’école. Je n’arrivais pas à faire le lien entre ma passion et mon avenir… Si cela ne marchait pas dans le foot, qu’allais-je faire ? Je me suis penché sur cette question. J’aimais le foot, mais j’aimais aussi toute l’envergure que le domaine sportif amenait, alors pourquoi ne pas me former et travailler dans les métiers du sport ? La formation BPJEPS m’a très vite plu. Il y avait une sélection, des épreuves physiques, orales et écrites. J’ai été pris cette année et je fais mon alternance avec l’association Le Cercle.

« Pour ceux qui débutent dans le domaine sportif, j’aimerais leur apprendre cela. Que le foot ou d’autres sports, cela rassemble, et fait du bien. Le sport transmet des choses qui servent toute la vie. »

Le sport rassemble d’une autre façon que l’école. Sur un terrain de foot, on fait la connaissance d’énormément de personnes d’origine, de culture, de religion différentes. On s’amuse, rigole, parle ensemble. C’est enrichissant. Quand on perd ou quand on a gagné, c’est en équipe. Il y a une communication forte dans les sports collectifs. Cela permet aussi pour ceux qui ont des problèmes dans leur vie quotidienne de souffler, de penser à autre chose. C’est une sorte de thérapie pour sortir du quotidien. Pour ceux qui débutent dans le domaine sportif, j’aimerais leur apprendre cela. Que le foot ou d’autres sports, cela rassemble, et fait du bien.

 

À l’avenir, quelles évolutions liées au sport aimeriez-vous voir se développer ?

Plus tard, j’aimerais devenir éducateur sportif. Je suis relié à l’association multisports Le Cercle, mais aussi au club de La Croix-Saint-Lambert. L’association Le Cercle regroupe plusieurs domaines culturels, sportifs et propose des activités aux enfants sur le quartier La Croix Saint-Lambert. C’est un quartier un peu défavorisé, donc j’ai pour objectif de leur montrer cet effet thérapeutique du foot, qui permet de penser à autre chose. Je souhaite éduquer les enfants sportivement, leur montrer d’autres choses que les problèmes qu’ils peuvent avoir. Le sport transmet des choses qui servent toute la vie. C’est ce que l’on apprend en formation. Un éducateur sportif doit avant tout éduquer, à la différence d’un entraîneur. Il y a aussi ce côté social, ce n’est pas que de la dépense physique. Cela me plait beaucoup.

Propos recueillis par Marie Fidel

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