Portraits de jeunes. Olivia RAZAFIMAHEFA, la parole au service d’un avenir durable | Saint-Nazaire

Lycéenne et citoyenne engagée – Habitante du Quartier Prézégat à Saint-Nazaire

Passionnée par l’aéronautique et les matériaux, Olivia entend mettre ses compétences au service du développement durable. Membre active de l’instance de participation citoyenne « Jeunes en Ville », et convaincue que les échanges avec les autres permettent d’avoir une vision plus ouverte au monde et à la différence, elle s’engage pour faire entendre la parole des jeunes.

Nom : RAZAFIMAHEFA

Prénom : Olivia

Âge : 18 ans

Signes distinctifs : Depuis son enfance à Madagascar, sa famille la surnomme Lolita, prénom qu’elle adore.

Projets : Actuellement en Terminale en Sciences technologies de l’industrie et du développement durable, elle est également engagée depuis 2 ans dans l’instance de participation citoyenne Jeunes en Ville de Saint-Nazaire.

 

Pouvez-vous vous présenter et ainsi que le quartier où vous vivez ? Quel a été votre parcours et quels sont vos projets ?

Je suis Olivia, j’ai 18 ans. Je suis malgache, et je suis arrivée en France en 2015. J’ai fait le collège et le lycée ici. En ce moment je suis en terminale, au lycée Aristide Briand, en Sciences technologies de l’industrie et du développement durable. Je crois que le développement durable, c’est un enjeu sociétal, c’est un défi qui nous touche tous. Et avec cette formation, je peux changer les choses, au niveau de la pollution, de comment on pourrait laisser les générations futures répondre à leurs propres besoins, et pas juste penser à nous. Par la suite, j’aimerais bien travailler dans les matériaux ou dans l’aéronautique, parce que dans les deux cas, ce sont des choses qui nous entourent, qui touchent l’humanité. C’est pour ça que j’aimerais bien être ingénieure. Je fais partie de Jeunes en Ville depuis deux ans. L’objectif c’est de faire entendre la parole des jeunes au niveau de la Mairie, de la Ville et d’agir en tant que citoyen. Ça nous apprend à interagir avec les gens. C’est un endroit où on peut parler librement et où on entend notre voix en tant que jeunes. On apprend beaucoup de choses, on échange sur les cultures de différentes personnes et en plus, ça nous permet de socialiser. Ce qui est intéressant, c’est qu’on peut être là deux fois par an, et la même valeur sera donnée à notre parole. On va organiser cet été le Youth St Naz Tour, un événement pour les 16-25 ans, il y aura des espaces chill, du sport, de la musique et ça se passera sur la plage. J’habite dans le quartier de Prézégat. Au début on était dans un appartement dans les immeubles. Mon premier ressenti c’est que c’était chaleureux parce que les voisins se disaient bonjour, se demandaient de l’aide s’ils avaient besoin. Et toi aussi, si tu avais besoin d’aide, tu faisais comme si c’était ta famille. Même les enfants du quartier étaient ouverts, s’amusaient avec moi. La maison de quartier était juste à côté et c’était vivant.

« Je trouve qu’il y a un mélange de cultures. Il y a des personnes âgées et aussi des enfants. Les grands sont bienveillants envers les petits. Je trouve que ce mélange rend le quartier précieux, je dirais que ces valeurs culturelles renforcent notre solidarité. »

Pour vous qu’est-ce que ça veut dire d’être jeune en 2021 ?

C’est pouvoir changer ce que la société pense de négatif, comme les poils sur les jambes par exemple. Je pense que c’est nul comme pensée. Ça ne va pas nous aider à avancer de dire qu’il y a des fautifs, mais ce qu’on peut faire, c’est continuer à assumer ce qu’on est. Et c’est ça que j’aime dans cette génération, on commence à accepter certaines choses et je trouve que c’est cool. Être jeune en 2021 c’est savoir s’accepter, essayer de voir le positif dans ce que l’on vit, et profiter à fond.

 

Vous faites partie d’une génération traversée par des mouvements sociaux très forts, Black Lives Matter, les Marches pour le climat, #MeToo, etc., qu’est-ce que ça vous inspire ? 

Je trouve que c’est super parce que ça nous engage à changer notre vision. Le mouvement Black Lives Matter, par exemple, dit que ce n’est pas parce que tu as une couleur de peau différente que tu n’es pas important. Ce sont des choses qui méritent d’être dites. Ça change notre vie et il ne faut pas simplement se dire que parce qu’on est d’une autre couleur, on ne peut pas changer les choses. C’est un épanouissement considérable dont on a besoin afin que la génération future ne vive pas dans ces discriminations-là. C’est cool parce que ça met tout le monde à égalité et ça encourage les gens.

« Il faut écouter les jeunes. Les grands ont de l’expérience mais la bienveillance envers les jeunes est importante. Et je trouve qu’à Prézégat par exemple, on peut dire ce que l’on pense sans qu’on se moque de nous. On peut être libre penseur et c’est un concept qu’il faut garder. »

 

Est-ce qu’il y a des personnes qui vous ont inspirée, influencée dans votre parcours ?

Il y a Carmen Camboulas (Animatrice de Jeunes en Ville), parce qu’elle est très ouverte et en même temps, elle sait dire non à des choses, et elle m’a appris ça. Moi je suis une personne assez naïve, donc si tu me demandes quelque chose, je dirai souvent oui et je sais que ça ne va pas m’aider tout le temps. Elle m’inspire aussi dans ses engagements, dans sa façon de penser, ses valeurs. Il y a aussi mon père qui est quelqu’un de très direct, qui m’a appris beaucoup de choses, qui m’inspire tous les jours à être cette femme forte et à me battre parce que je suis une femme et en plus je suis de couleur, et que ça ne va pas m’arrêter. Et puis, Dieu fait aussi partie de mes inspirations, grâce à son amour inconditionnel.

Est-ce qu’il y a des choses qui devraient changer dans le quartier ?

Notre société est individualiste, et avec la crise sanitaire, ça aurait pu être pire. Juste à côté de chez moi, il y a un endroit où il y a des barbecues et quand il y avait des anniversaires, on les faisait là, et ça nous renforçait. Je voudrais que ça continue. Je voudrais qu’on n’ait pas cette gêne de partager. Le problème de cette société c’est qu’on n’arrive plus à parler aux gens sans avoir peur qu’ils nous jugent, ou qu’ils nous fassent perdre notre temps. Je trouve que le fait de parler avec les gens, ça nous aide à avoir une vision plus ouverte, et c’est important.

 

Comment avez-vous vécu le confinement et les restrictions actuelles liées à la situation sanitaire ?

Au début j’étais vraiment heureuse parce que je suis un peu casanière mais après c’était un peu compliqué parce qu’on est une famille nombreuse, et vivre avec des enfants qui, d’habitude, aiment bien sortir et se défouler dehors, c’est un peu compliqué. Mais il faut toujours prendre le positif. Ça m’a permis de renforcer les liens avec ma famille parce que mine de rien on sort toute la journée et on ne voit sa famille que 2h le soir en rentrant. Ça a amélioré notre solidarité. C’est aussi par le soutien de mon Père éternel qui est mon Dieu que j’ai traversé ce confinement. Puisque je demeure dans sa paix et sa protection, tout devient possible.

« Tout ce qu’il s’est passé, il faut voir ça comme une expérience qui nous construit, qui nous apprend qu’on ne peut pas tout contrôler. Mais dans que ce qu’on peut contrôler, dans ce qu’on peut changer, il faut y mettre de nous-même. »

 

Quel serait votre rêve ?

J’aimerais qu’on soit tous capables de s’entendre et d’éloigner les préjugés au maximum. J’aimerais aussi qu’il y ait beaucoup de jardins comme celui-ci, parce que ça nous permet de parler avec des gens, de réviser, et de se recharger au maximum. J’aimerais voyager avec les gens que j’aime, parce que les voyages nous aident à nous épanouir au niveau culturel. Connaitre de nouvelles personnes, c’est merveilleux. J’aimerais aller à Madagascar, parce que les plages et les gens y sont sublimes, et puis ensuite, en Asie, au Japon par exemple, leur culture est vraiment fascinante.


Propos recueillis par Claire Gadebois

Une erreur est survenue lors de la récupération des informations de l'évènement