Portraits de sportive. Inès CAUSARD, « Foncez, tout est possible » | Trélazé

Inspirée par des membres de sa famille, Inès Causard a l’engagement dans la peau. Réserviste de l’armée de Terre avant d’y envisager une carrière, elle mène de front ses études et une pratique intense de la boxe thaï depuis ses 14 ans. En septembre, elle intégrera la catégorie des séniors classe C, un changement de niveau qui renforce sa détermination à atteindre son objectif premier : devenir sportive de haut-niveau dans l’armée de Terre.

Nom : CAUSARD

Prénom : Inès

Âge : 18 ans

Signe distinctif : S’engager pour son pays, c’est ce qui la fait se sentir vivante.

Sport pratiqué : Depuis ses 14 ans, elle pratique assidûment la boxe thaï au sein de l’AMG Boxing Club de Trélazé.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Inès Causard, j’ai 18 ans, et j’habite à Trélazé, dans le quartier Grand Bellevue. Je rentre en Terminale Bac Pro Métiers de la Sécurité. Depuis 3 mois, je suis réserviste opérationnelle dans l’armée de Terre. Plus tard, j’aimerais être dans l’armée, dans l’infanterie. Il y a ceux qui combattent dans les chars mais nous, c’est vraiment la spécificité du combat à pied avec les forces armées. Ou alors, et ça, ce serait vraiment mon métier de rêve, ce serait d’être sportive professionnelle dans l’armée. Je pratique la boxe thaï depuis 4 ans. Je rentre en Terminale, je pense continuer mes études, parce que je ne vais pas entrer à l’armée sans le bac, ce n’est pas hyper intéressant. Je vais finir mes trois ans, peut-être faire un BTS lié à la sécurité et, après, je verrai. Il y a des gens de ma famille qui étaient dans l’armée, mon grand-père et mon arrière-grand-père, et j’ai été impressionnée par ce métier. Surtout l’idée d’être utile pour son pays. Il y a des milliers de gens et plus encore qui sont morts pour la France, qui se sont battus, et cette idée m’a tout de suite plu parce que je me suis dit que tout le monde ne le ferait pas. Je me dis que c’est un peu un devoir. Et depuis que je suis réserviste, je suis convaincue. Même si c’est dur des fois, je ne lâcherai pas. C’est un métier à risques, on est sûr de partir mais on n’est pas sûr de revenir, je sais dans quoi je me suis engagée. J’avais envie de m’engager en tant que réserviste pour découvrir le métier. Je préférais avoir un avant-goût, pour mettre un pied dedans. Ça va beaucoup m’aider plus tard je pense.

Quelle est votre pratique sportive ?

Franchement, je suis tombée dans la boxe par hasard. J’ai essayé un cours à Trélazé dans une salle de boxe et, dès le premier entrainement, j’ai accroché. Je me suis dit direct : « C’est ce sport qu’il me faut ». Même si c’est un sport dur, où on prend des coups et où il faut rester lucide, ça donne tellement de détermination que je ne lâcherai pas. Je ne peux pas vivre sans boxe. Ça me plaît pour le groupe qu’on a, on a un hyper bon groupe, et pour le sport en lui-même. C’est un sport qui permet de se vider l’esprit, qui aide au quotidien car il apprend à avoir une certaine rigueur et à gérer ses émotions. Ça apprend la discipline, parce que si on ne vient qu’une fois par semaine, on ne peut pas aller loin. Mais si on vient régulièrement et qu’on s’entraîne à côté, on avance. Il faut être carré, comme à l’armée. J’aime que ma vie soit carrée, j’aime que les choses soient bien structurées. Je fais de la boxe trois fois par semaine, environ 7h30. J’ai commencé les combats dès ma première année, sur les championnats régionaux. Je suis vice-championne de France, deux fois 3ème aux championnats de France, 2 fois championne régionale. C’est mon palmarès pour l’instant. C’est un sport complet, c’est ça que j’aime.

« Quand je vois des gens qui arrivent à aller en équipe de France, je me dis : « pourquoi pas moi ? ». Je me dis que c’est mon objectif, que j’ai les capacités pour, et qu’il faut y aller maintenant, pas dans 10 ans. Je n’ai pas envie de regretter. « Fonce », c’est mon mot. »

Que représente le sport pour vous ?

Pour moi, le sport, c’est vital. On apprend beaucoup sur soi. Je me suis découvert des qualités et aussi des défauts que je ne pensais pas avoir. Je ne suis pas dans la tête des autres, mais je vois que la boxe ça procure quelque chose de bien. Ça fait ressortir des qualités que, parfois, on n’a pas dans la vie de tous les jours : la rigueur, la détermination, l’entraide. C’est impressionnant. À la salle, on n’est pas si individuels que ça. On est individuels dans les combats mais si, par exemple, quelqu’un n’arrive pas à faire un mouvement, on va toujours être là pour l’aider, pour le soutenir. Quand quelqu’un n’y arrive pas, il se dit qu’il est nul, mais c’est bien parce qu’on peut lui dire : « Nous, il y a trois ans de ça, on était comme ça, et toi, dans trois ans, tu seras comme ça ». C’est ça qui fait la force de notre club.  Il y a plus de personnes que l’on croit qui veulent s’engager ou faire des sports de combat. J’ai rencontré une femme qui m’a dit : « Je n’ose pas, parce que j’ai peur de prendre des coups, et j’ai peur du jugement. » Ça me fait quelque chose d’entendre ces remarques. J’ai envie de leur dire que tout est possible.

À l’avenir, quelles évolutions liées à la boxe ou au sport aimeriez-vous voir se développer ?

Je me souhaite de très beaux combats, de me rendre fière et de rendre fier le Club et le coach, qui est toujours là pour nous. J’aimerais intégrer l’équipe de France, mais déjà gagner le championnat de France. J’aimerais faire les championnats d’Europe, les championnats du Monde et les Jeux Olympiques. Si je suis assidue, tout est possible, il faut s’en donner les moyens. J’aimerais que les jeunes sportifs soient plus mis en valeur parce qu’ils le méritent. Des fois il y a des sports qui ne sont pas très connus, comme la boxe thaï, alors que les gens sont très intéressés. On a fait un gala de boxe thaï et ça a bien marché, j’étais étonnée. Il faudrait plus d’engagement pour ça. S’il y a des jeunes, ou même des moins jeunes, qui veulent pratiquer la boxe thaï, ou faire d’autres sports, ou bien s’engager comme je le fais à l’armée, franchement foncez ! Je sais qu’en tant que femme il y a des remarques, même moi j’en ai eu, parce que je fais de la boxe ou des métiers de la sécurité. Si des femmes veulent le faire, qu’elles foncent parce que ce n’est pas aux hommes de faire les choix pour elles. On a besoin de femmes dans ces métiers, elles sont tout autant capables et importantes que les autres. On est en 2023, tous les métiers sont ouverts, il est temps d’évoluer.

Propos recueillis par Claire Gadebois

Une erreur est survenue lors de la récupération des informations de l'évènement