Portrait d’entrepreneur. Franck MIYOPDJI, au service du quartier | Auray

« Chez Francky » n’est pas seulement l’unique commerce du quartier Le Gumemen, à Auray, c’est un lieu d’échange et de vie. Depuis le lever de rideau de son épicerie il y a trois ans, Franck a créé de nombreux services de proximité, en écoutant les besoins des habitant·es. Alimentation générale, dépannage informatique, transfert d’argent, services postaux… L’activité se développe à force de travail et dans le souci du pouvoir d’achat de la clientèle du quartier, malgré les défis économiques rencontrés.

Nom : MIYOPDJI
Prénom : Franck
Âge : 35 ans
Signes distinctifs : Sa discrétion.
Nom de l’entreprise : Chez Francky
Nature de l’activité : Épicerie de proximité multiservice.

Pouvez-vous vous présenter ? Qu’est-ce qui vous a mené vers l’entrepreneuriat ?

En tant qu’habitant du quartier le Gumenen à Auray, je me suis rendu compte qu’il manquait un espace où les gens pouvaient se croiser, échanger. Étant informaticien, je me suis dis : « Pourquoi ne pas ouvrir un espace de dépannage informatique ? ». J’ai écouté les habitant·es du Gumenen et je me suis rendu compte que ce n’était pas ce qui était attendu en premier, d’où la naissance du projet d’épicerie. J’avais un attrait pour l’entrepreneuriat depuis mes études universitaires. Je me souviens particulièrement d’un module orienté vers la création d’entreprise et l’innovation. Cette idée a germé en moi. Ouvrir un commerce de proximité en répondant aux besoins du quartier fut l’opportunité de me lancer dans l’entrepreneuriat.

« J’ai développé ces services en écoutant les habitant·es et en essayant d’apporter des solutions aux manques qu’ils constataient. »

Quel projet avez-vous développé et pourquoi ?

Au départ, le projet s’est orienté sur l’épicerie uniquement. J’ai ouvert un commerce d’alimentation générale le 4 avril 2022. Je propose des produits alimentaires de dépannage, des produits exotiques. Puis, comme j’avais d’autres compétences, notamment en informatique, je me suis dit autant faire de ce commerce un lieu de service informatique et téléphonique. Les personnes peuvent venir faire réparer leur téléphone, tablette ou leurs petits appareils électroniques. Aussi, comme il s’agit d’un quartier multicommunautaire, j’ai décidé de proposer des services de transfert d’argent à l’étranger. Ensuite, j’ai eu l’idée de développer le service de point relais pour déposer et recueillir les colis. Aujourd’hui, je finalise un partenariat avec La Poste pour devenir une agence postale. J’ai développé ces services en écoutant les habitant·es et en en essayant d’apporter des solutions aux manques qu’ils constataient.

Quels ont été les réussites et les freins dans la mise en œuvre de votre projet ?

Le premier frein concerne les finances des habitant·es. Nous sommes dans un quartier où la majeure partie des gens n’ont pas beaucoup de moyens. La clientèle se rend dans les grandes surfaces et se rabat sur le commerce de proximité quand elle n’a pas le choix. Je suis conscient que je tiens un commerce de dépannage, pour faciliter l’accès des habitant·es aux produits alimentaires et leur éviter de se déplacer. L’accès au local aussi n’a pas été facile au départ. Le bailleur était réticent, il a fallu le convaincre. Quand on commence, on ne sait pas si on va avoir des revenus, mais je m’en suis sorti avec mes allocations chômage. Je suis content d’avoir réussi à monter les différentes activités complémentaires au commerce. Cela a été bien accueilli par les habitant·es. Au bout de deux ans, j’ai réussi à me rémunérer. Cela n’était pas évident, car la baisse de fréquentation est générale pour les commerçants ces temps-ci, surtout de proximité. Les gens dépensent moins. Les prix fluctuent. Les miens n’ont pas changé malgré tout depuis deux ans. Pourtant, l’électricité est passée de 80 euros à 250 euros par mois… J’essaie de ne pas trop essouffler les clients en caisse, mais ce n’est pas simple. Autre réussite, quand on parle de « Chez Francky », à Auray, je me rends compte qu’une personne sur deux connaît l’enseigne. Ce n’est pas une prétention, mais je suis heureux de ces poignées de main quand je me déplace. Je me rends compte que je ne travaille pas pour rien. J’avais également un frein personnel, j’étais introverti. Je ne savais pas si j’allais réussir pour cette raison. Dans ce processus, je me suis ouvert aux autres et j’ai beaucoup évolué.

« J’essaie de ne pas trop essouffler les clients en caisse, mais ce n’est pas simple. »

Comment et par qui avez-vous été accompagné dans le montage de votre projet ?

Lorsque j’ai eu l’idée de mon projet, je me suis rapproché de la politique de la ville. Le responsable m’a orienté vers la BGE de Lorient qui avait un dispositif appelé « Boutik’École ». Cela permettait de tester mon projet lors d’une formation de quatre mois, dont la moitié était consacrée à des cours sur le commerce, le merchandising, la communication, le rayonnage, la relation au client. L’autre partie du temps, nous sommes passés à la pratique, dans une vraie boutique que BGE avait mise en place. Nous étions quatre et tenions chacun un rayon. J’avais développé un univers informatique. Je me suis rendu compte que cela pouvait fonctionner. J’ai eu le meilleur chiffre d’affaires de la Boutik’École. Ce dispositif au démarrage a été important, ainsi que le lien avec la politique de la ville.

Quelles sont les particularités d’exercer votre activité en quartier prioritaire ?

Dans un quartier prioritaire, le panier moyen est assez faible. Autre particularité, ici, je suis éloigné de tout. Je suis le seul commerce. Pour venir ici, il faut avoir envie. On a moins de fréquentation qu’en centre-ville qui draine du monde. Cela implique une couverture et une présence larges pour recevoir la clientèle suffisante. Au début, j’ouvrais 7 jours sur 7. Petit à petit, j’ai réussi à me dégager des moments de repos. Depuis moins d’un an, je n’ouvre plus les lundis et j’arrive à me préserver deux soirées dans la semaine. Une chose que j’apprécie aussi dans le quartier, c’est l’ambiance multiculturelle. Comme il n’y a pas d’espace où les gens se rencontrent, c’est important d’avoir un commerce. Ma clientèle étant restreinte, je connais la majorité de mes clients ce qui donne de la familiarité, de la confiance dans les échanges. Aussi, nous avons la chance d’être dans un quartier peu bruyant. Je n’ai à déplorer aucun dégât. Autour de moi, il n’y a pas que les habitant·es, j’ai comme voisins des associations de solidarité comme le Lieu-Dit, des médecins, la PMI…

Quels sont vos souhaits pour l’avenir et pour développer votre activité ?

Je souhaite continuer à proposer plus de services pour répondre aux besoins des habitant·es du quartier et alentour, que les gens comprennent la nécessité d’un commerce de proximité. Ce n’est pas qu’une question de commerce, mais aussi de services. J’aimerais développer d’autres projets de quartier. L’un est en réflexion, il s’agit d’une laverie sociale, à prix réduit. Le défi est de trouver un espace pour proposer ce service. Aussi, j’imagine lancer d’autres commerces, plus grands, et trouver un salarié à mi-temps ou temps complet pour me dégager du temps, et me reposer. J’aimerais salarier quelqu’un du quartier. C’est la prochaine étape, imminente, car avec les services postaux, le volume d’activité va augmenter. Il me faudra deux bras supplémentaires.

Propos recueillis par Marie Fidel

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