Emancipation individuelle, participation collective, transformation sociale |10 novembre 2015 à Brest

10 novembre 2015 – Brest

Présentation de la journée

La réforme de la politique de la ville et son ambition participative offrent une opportunité de renouveler les relations entre citoyens, institutions publiques et associations. Afin que la participation citoyenne soit véritablement porteuse de transformation sociale, prenons le temps de questionner notre propre parcours de vie, nos engagements, nos rapports à la question sociale, au pouvoir, à la justice sociale, à la politique …

Si l’on parle de l’engagement des habitants à participer, qu’en est-il de notre propre engagement citoyen ? De notre prétendue neutralité ? Quelles sont nos marges de manœuvre ? Comment gérer les injonctions contradictoires ? Comment valoriser les expériences de vie ? Comment rendre ces expériences émancipatoires ?

Pour construire et animer cette journée, qui a réuni 70 participants (professionnels, associatifs, élus, habitants), RésO Villes s’est associé à la Coopérative d’éducation populaire le Contrepied et à Laurent Sochard, psychosociologue.

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« Les incultes », conférence gesticulée

Une conférence gesticulée est une forme scénique mélangeant du savoir « froid », c’est-à-dire du savoir théorique sur un sujet, et du savoir « chaud », à savoir les histoires de vie des conférenciers-gesticulants par rapport à ce sujet. Ce dispositif scénique est proposé par la Scop Le Contrepied (ex Scop Le Pavé), dans une série de conférences intitulée « Les Inculture(s)« .

Lors de cette journée, Franck Lepage, Sylvie Tuaillon et Stéphane Furet sont venus jouer la conférence gesticulée « les Incultes ».
Cette conférence est constituée de plusieurs « tableaux », de récits de vie s’inspirant de la famille, de l’école, du travail, d’anecdotes. Ils questionnent l’engagement des personnes et sont entrecoupés par des temps de « pause », où le public est invité à intervenir pour, à son tour, raconter des anecdotes. De fil en aiguille, la conférence met en évidence des éléments qui conduisent les personnes à s’émanciper et s’engager.

Les participants ont ensuite été invités à réagir par petits groupes sur post-it pour faire part de leurs questionnements.

En voici une petite sélection :

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Du grain à moudre … par Laurent Sochard

Fort des nombreux échanges, Laurent Sochard a proposé une synthèse des débats de la matinée, à travers la présentation d’un certain nombre de tensions éthiques auquel peuvent être confrontés les professionnels de terrain.

Cette intervention, illustrée par des tableaux paperboard, déroule un certain nombre d’enjeux liés aux métiers de l’accompagnement des personnes et des collectifs, comme par exemple la notion d’engagement professionnel, à l’intersection entre la neutralité absolue et la militance.

Participation et pratiques professionnelles – Débat

Les travaux de l’après-midi ont consisté à réinvestir les échanges du matin sur  l’engagement, à travers l’analyse des pratiques et des postures professionnelles.
En petit groupe, 10 thématiques ont été mises en débat à travers deux questions : « C’est quoi le problème  … » et « dans l’idéal … ? »

Les 10 thématiques :

  • Ils vivent ici mais ne connaissent rien aux processus et dispositifs…. A quoi bon leur demander leur avis s’ils n’ont pas les compétences ?
  • On fait tout pour leur demander leur avis, mais ils ne viennent pas aux réunions qu’on met en place,  ou quittent au cours de la démarche…
  • Ils veulent parler de chômage et de pauvreté mais ça n’entre pas dans nos compétences….Que pouvons-nous faire de ça ?
  • Soutenir des organisations collectives, ok, mais si elles sont (trop) revendicatives on fait quoi ?
  • Nous demandons aux habitants de s’engager, mais ils nous répondent que nous, on est payés pour ça…
  • Nous avons, nous aussi, un avis sur leurs situations : que faire, que dire de nos propres opinions ? Devons-nous rester neutres ?
  • On se rend  compte que les habitants savent souvent mieux que les techniciens ce qu’il faudrait faire dans les quartiers, mais comment valoriser et faire reconnaître leurs savoirs?
  • La politique de la ville, est-ce juste mettre des pansements sur des jambes de bois… ou transforme-t-elle réellement la vie des gens ?
  • La participation des chômeurs
  • « C’est pété de » … ici.

Du pain sur la planche … par Laurent Sochard

En fin de journée, Laurent Sochard est revenu sur les enjeux des métiers de la participation. En mettant en discussion le pouvoir d’agir des habitants et le pouvoir d’agir des professionnels, il a présenté un certain nombre de pistes pour renforcer la mise en pratique de la participation citoyenne.

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