Pouvoir d’agir et politique de la ville

Conférence de Thomas Kirszbaum, sociologue

27 mai 2014, Nantes

A l’occasion de l’Assemblée générale de RésO Villes, Thomas Kirszbaum, sociologue chercheur associé à l’Institut des sciences sociales du politique (ENS-Cachan, CNRS) est intervenu sur le thème de l’empowerment.

« Après une longue éclipse, les enjeux de la participation et de la citoyenneté dans la politique de la ville sont revenus au premier plan des priorités affichées par le pouvoir national. Le rapport Bacqué-Mechmache a formulé de nombreuses propositions pour le développement du «pouvoir d’agir» des habitants, mais leur concrétisation reste peu visible. »

S’appuyant sur le rapport de l’étude qu’il a menée pour l’association AMADEUS, en vue d’engager de nouvelles approches valorisant les ressources des quartiers, dans le cadre de la politique de la ville, et de renforcer les capacités d’action des habitants, Thomas Kirszbaum est revenu, dans un premier temps, sur les différences aux États-Unis entre community organizing et community building.

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Il s’est ensuite attaché à suggérer des pistes sur les conditions qui permettraient de (ré)concilier pouvoir d’agir et politique de la ville en France.

« Changer l’objet de la démocratie participative s’avère hélas plus délicat dans la politique de la ville que dans un contexte de droit commun. Identifier la nature de ces freins est donc un préalable pour  savoir sur quel levier agir afin d’apporter des améliorations. Trois types de contraintes sont identifiables, correspondant à ce que l’analyse des politiques publiques désigne comme les « trois I » : « idées », « intérêts », « institutions » (Palier, Surel, 2005). » (p. 82 du rapport)

Sur chacun de ces trois registres, Thomas Kirszbaum formule et développe différentes préconisations (voir pp.84-99 du rapport) :

  • Registre des idées : clarifier les attendus et principes de la participation, déconstruire les stéréotypes sur les quartiers et leurs habitants, procéder à un inventaire des ressources mobilisables.
  • Registre des intérêts : adopter une méthode inclusive et collaborative d’élaboration de projets, allez au-devant des non-participants, ouvrir la gouvernance de la politique de la ville à la société civile.
  • Registre des institutions : réhabiliter la dimension citoyenne du soutien à la vie associative, détecter et renforcer les capacités des leaders, sans oublier les citoyens « ordinaires », clarifier le mandat et les moyens afférents des techniciens.

Consulter la vidéo intégrale de l’intervention de Thomas Kirszbaum (50 min)

Consulter les réponses de Thomas Kiszbaum aux questions des participants portant sur la participation des habitants dans la temporalité des projets, l’évaluation des politiques publiques, la formation des habitants, les dispositifs de démocratie participative, l’injonction à participer, les lobbies d’habitants. (21 min)

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