Réseaux d’entreprises engagées, quartiers et dynamiques territoriales

Exemples d’actions menées par FACE Loire Atlantique et IMS Ouest Atlantique

Travailler en réseau pour accompagner le développement économique et social des quartiers populaires, c’est le savoir-faire qu’ont développé depuis plusieurs années des associations et fondations d’entreprises telles que la Fondation Agir Contre l’exclusion et IMS-Entreprendre pour la Cité.  Ces deux réseaux d’entreprises engagées sont à ce titre signataires de la charte nationale Entreprises et Quartiers, le 21 juin 2013.

Lors de la rencontre interrégionale « Entreprises et Quartiers » qui a eu lieu à Nantes le 9 décembre 2014, Jean Baptiste Drouet, directeur d’IMS Ouest Atlantique et Jean Ngodi, coordinateur de FACE Loire Atlantique ont présenté leurs principes d’actions et missions dans un atelier qui a réuni 25 participants.

En bref

Contacts :

Face Loire Atlantique :
http://www.faceatlantique.fr/
Jean Ngodi, coordinateur :
Tel : 02 40 16 10 83
E-mail :  j.ngodi@fondationface.org

IMS Ouest Atlantique :
http://www.imsentreprendre.com/page/ims-ouest-atlantique
Jean Baptiste Drouet, Directeur :
Tel : 06 98 23 23 31
E-mail :  drouet@imsentreprendre.com

Présentation de Face Loire Atlantique

L’association FACE Loire Atlantique, affiliée à FACE – la Fondation Agir Contre l’Exclusion – est un réseau d’entreprises engagées pour lutter contre l’exclusion. Jean Ngodi rappelle que la première des exclusions est l’exclusion par la discrimination, le plus souvent dans l’emploi, et plus particulièrement en direction des habitants de quartiers populaires.

Le club d’entreprises FACE Loire Atlantique est implanté à Nantes depuis juin 2006. L’association  anime un réseau  de 200 entreprises adhérentes et propose différentes actions, qui ne sont pas toutes spécifiquement dédiées aux habitants des quartiers prioritaires :

•    La Senior Academy
La Senior Academy consiste à  permettre à des chercheurs d’emplois de plus de 45 ans d’améliorer leur employabilité et d’accéder à un emploi durable par un système de parrainage. Ils sont également accompagnés par des ateliers portant sur l’estime de soi, la simulation d’entretiens, le stress et le sommeil. 65% des personnes parrainées retrouvent un emploi durable.
Ainsi, cinq promotions (2 à Saint-Nazaire et 3 à Nantes) ont permis à 70 personnes d’être parrainées par 50 entreprises.
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•    Formation à la diversité
Cette action a pour objectif de sensibiliser les salariés à la diversité dans l’entreprise et aux enjeux de l’égalité de traitement et de la non-discrimination (identité sexuelle, égalité homme/femme…)
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•    FACE à l’école
Ce projet permet de tisser des passerelles entre l’école et l’entreprise. Des professionnels de secteurs d’activité porteurs viennent à la rencontre de collégiens en classe de 3ème, situés en ZEP afin de leur permettre  d’avoir une meilleure connaissance des secteurs d’activités et métiers et de leur proposer un accueil en stage de découverte.
Ces échanges permettent d’optimiser l’orientation professionnelle de ces jeunes et d’éviter des orientations par défaut.

•    Job Academy
L’action Job Academy, menée depuis 2006 dans 15 villes de France, vise à permettre à des chercheurs d’emplois diplômés et/ou qualifiés, issus des quartiers prioritaires d’accéder à un emploi durable par la mise en relation avec le réseau des entreprises partenaires de FACE Loire Atlantique.  Des parrains salariés volontaires de l’entreprise marraine coachent individuellement les « Jobbers », pendant un an, leur permettant de bénéficier d’un réseau supplémentaire.
Avec plus de 65% d’emploi durable (CDI ou contrats de + 6 mois), Job Academy est une action reconnue sur le territoire nantais et nazairien.
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•    Un but pour l’emploi
Cette action s’adresse aux jeunes des quartiers prioritaires, sortis du système scolaire sans qualification, qui exercent une activité sportive. S’ils sont déscolarisés, ils ne sont pas pour autant désocialisés et sont porteurs de valeurs transférables en entreprise. Utilisant le sport comme levier de motivation, 48 jeunes de l’agglomération nantaise ont bénéficié de cette action depuis 2008, avec un taux d’accès à un emploi durable de 62 %.
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Présentation de IMS Ouest Atlantique

Créé en 1986 par des dirigeants d’entreprises, IMS-Entreprendre pour la Cité regroupe 230 entreprises et 3,8 millions de salariés, engagées dans des démarches de responsabilité sociétale (RSE).

Fondée en 2012 à Nantes à l’initiative de dirigeants d’entreprises de la région, le réseau IMS Ouest Atlantique aide les entreprises à mieux comprendre les dispositifs emploi sur le territoire. Il compte 20 entreprises en Loire-Atlantique.

Ses missions s’articulent autour de différents axes :

•    La diversité dans l’entreprise : égalité professionnelle hommes/femmes, maintien des seniors dans l’emploi, intégration professionnelle des personnes handicapées, des minorités visibles ou de jeunes de quartiers défavorisés.

•    L’accès de tous à l’emploi :  l’IMS apporte une expertise et des programmes d’«action terrain» aux entreprises qui souhaitent favoriser l’insertion professionnelle des personnes exclues des circuits traditionnels de recrutement, telles que les jeunes des quartiers prioritaires, dont 40 % sont au chômage.

•     L’égalité des chances dans l’éducation : IMS accompagne les entreprises désireuses de s’engager pour l’éducation et l’égalité des chances à travers des programmes interentreprises spécifiques, tels que Déployons nos Elles : une expérimentation sociale pour lutter contre les stéréotypes des jeunes filles sur les métiers dits « traditionnellement masculins ». 5% de femmes seulement travaillent dans les métiers techniques.

•     Mécénat et solidarités : des actions commencent à émerger sur Nantes et Rennes pour l’engagement des entreprises dans le soutien des causes d’intérêt général, en partenariat avec le monde associatif.
L’antenne est par ailleurs plateforme de la Charte de la Diversité pour la région Ouest-Atlantique : ce mouvement international, porté depuis 2005 par IMS-Entreprendre pour la Cité, encourage les entreprises à garantir la promotion et le respect de la diversité dans leurs effectifs.

Exemples d’actions :

•    « 20 minutes en confiance » :
IMS Ouest Atlantique soutient l’action du Club Entreprises Dans la Cité : 20 minutes en confiance par la mobilisation de professionnels. Rencontres avec des jeunes de quartiers prioritaires pour dialoguer avec eux pendant 20 minutes au sujet de leur parcours. Ce type de format non-conventionnel facilite l’expression des envies, des freins et des souffrances. Ces entretiens permettent d’individualiser les réponses et de transmettre des contacts à ces jeunes. C’est aussi l’occasion, pour les jeunes des quartiers, de parler de leurs familles, de leurs groupes de pairs et des représentations qu’ils ont d’eux-mêmes.

•    Les discriminations, si on en parlait :
Action menée avec la Maison de l’emploi et Nantes Métropole. Face au constat que le langage est truffé de représentation et d’interprétations (exemple :  les missions locales et les maisons de l’emploi vont parler de « discrimination » quand les DRH et managers d’entreprises vont parler de « management de la diversité ») l’association a organisé des rencontres entre jeunes des quartiers et entreprises pour débattre des représentations et des postures professionnelles.

Entreprises et lutte contre les discriminations

Télécharger le power point de présentation

La présentation de Jean Baptiste Drouet et Jean Ngodi ont apporté de nombreux éclairages sur la lutte contre les discriminations au sein des entreprises. On identifie souvent en effet la lutte contre les discriminations comme une politique publique, mais il s’agit également d’un enjeu repéré et travaillé par les acteurs privés.

Zoom sur la discrimination positive
La discrimination positive consiste à mettre en place un système équitable pour compenser les inégalités : faire plus et mieux pour ceux qui ont moins.
Pour IMS, comme pour Face, l’expression « discrimination positive »  est porteuse de beaucoup d’ambiguïté. Il s’agit d’un oxymore qui associe problème et solution dans la même expression. Ses détracteurs utilisent souvent l’argument qu’en favorisant certaines catégories de personnes, on crée de l’injustice pour les autres. Ex : en instaurant des quotas pour l’accès aux grandes écoles par les jeunes des quartiers, on en pénalise d’autres.

Toutefois, la discrimination positive est ancrée dans nos politiques publiques : car la territorialisation des politiques publiques de droit commun visée par la politique de la ville correspond bien aux principes de la discrimination positive.

Depuis janvier 2014, un nouveau critère de discrimination est apparu : le lieu de résidence. Pour les personnes vivant dans les quartiers, la discrimination liée à l’origine vient également s’ajouter au lieu de résidence, de même on pourrait citer le critère de pauvreté ou de richesse. Les jeunes des quartiers subissent souvent une triple discrimination liée au quartier, au nom, à l’origine.

Il faut être vigilant, car les contraintes imposées aux entreprises peuvent engendrer des effets de contournement. Ex : falsification d’adresse pour embaucher des jeunes en emplois d’avenir.

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